La maison DUNATTE
Les emballages rouge ou vert du "Chocolat surfin Haïra" portent la mention "Maison Dunatte" fondée en 1848 avec le blason de la province du Labourd dont Ustaritz fut la capitale.
Dans le monde des chocolatiers de cette époque, Jeanne Dunatte tient une place particulière. Elle est la première femme à créer officiellement un atelier de fabrication de chocolat à Ustaritz et se fait aider par ses deux nièces.
En 1848, Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la République et les clubs de Femmes se multiplient à Paris, tandis que la machine à vapeur fait son apparition.
Née en 1801 à Ustaritz, Jeanne Dunatte n’a certainement pas attendu 1848 pour fabriquer et vendre du chocolat. Juchée sur son "cacolet", elle part vendre sa fabrication à Biarritz, qui à partir de 1838 est relié à Bayonne par une belle route.
Au cours des années 1840, des hôtels sont construits pour héberger les touristes qui viennent même de Madrid. La comtesse de Montijo et sa fille Eugénie, des membres éminents de la société Madrilène fréquentent Biarritz. Une clientèle de choix habituée à consommer du chocolat.
Marie DUNATTE participe en 1864 à l’Exposition Franco Espagnole de Bayonne, aux côtés de ses confrères plus importants tels que Fagalde (de Cambo) Carriat (d’Espelette), Biraben (de Bayonne) et de concurrents venus d’Espagne. Les chocolats de tous les exposants sont testés et notés, Jeanne Dunatte est récompensée par une médaille de vermeil offerte par SM l’Empereur.
Jeanne DUNATTE passe la main à sa nièce Marie Dospitale épouse HAÏRA
Restée célibataire, Jeanne Dunatte décède en 1873 et la fabrique est reprise par sa nièce Marie Dospital (1851-1917) qui a toujours travaillé à ses côtés.
Elle épouse en 1881 Joseph Fulgence Haïra qui donnera une impulsion nouvelle à la petite fabrique artisanale, l’atelier est alors équipé de trois machines : un torréfacteur mû à la main, un mélangeur et une broyeuse avec trois cylindres de granit.
Lorsqu’un transformateur sera installé prés de l’atelier, on utilisera la force électrique.
Les tablettes sont enveloppées manuellement de papier rouge ou vert où l'on peut lire : "Chocolat Haïra, Ustaritz, près Bayonne".
Mis en caisse, puis plus tard en carton, la marchandise est transportée jusqu’en 1930 sur une charrette tirée par un âne, jusqu’à la gare d’Ustaritz destination Bayonne et Bordeaux.